SESSION NATIONALE EVB ET COLLOQUE
Comment parler d’avenir aux jeunes… ?
J’écris sous l’influence d’une bonne quantité de dopamine suite à ma participation à la session nationale EAV-EVB et du colloque Comment parler d’avenir aux jeunes… ? Je ne prétends pas faire un compte rendu exhaustif, mais seulement partager mes coups de cœurs et mes réflexions teintées de ma profession d’animateur à la vie spirituelle et à l’engagement communautaire.
J’ai vécu la même expérience que j’espère faire vivre aux jeunes lorsque nous participons à la Marche 2/3. Le sentiment de faire partie d’un mouvement, justement… en marche, pour faire avancer la cause environnementale et, dans notre vision globale, pour le mieux-être de l’humanité. Dans mon sens, les sessions nationales et les colloques de la Fondation MoniqueFitz-Back, EVB et CSQ portent en eux-mêmes un premier espoir face à un monde que nous pouvons percevoir en formation au lieu de le voir en destruction.
Au-delà de ce tremplin émotif, j’y ai récolté du contenu et des outils pour me rendre encore plus signifiant et influent auprès des jeunes. De par ma profession, vous ne serez pas étonnés que j’ai été emballé par l’atelier Impact du changement climatique sur les populations pauvres de la planète du Club 2/3. Que d’énergie et de créativité pour rendre signifiant un contenu dense. Chapeau et au plaisir de vous revoir dans mon école. Autant de satisfaction pour le lancement du Guide thématique pour l’adoption et la mise en œuvre d’une politique d’approvisionnement responsable dans une école primaire et secondaire. Ici, on parle de contenu et d’engagement à plus long terme. Toute une démarche pour faire avancer l’achat responsable dans nos écoles. Un document essentiel pour structurer nos interventions et nourrir nos propos avec les décideurs. Bravo !
(À l’image de Pierre-Yves Boily, je vais me mettre à genoux pour demander tout de suite pardon de prendre, un peu, ma plume poétique pour ce paragraphe.) Pas toujours facile à suivre ce Pierre-Yves – comme le caméraman attitré au colloque d’ailleurs – au travers de sa révolution. Mon sentiment du moment : Qui trop embrasse, mal étreint. J’aimerais bien l’écouter dans un contexte où il aura le temps de mieux développer ses idées. Si je n’ai pas cette occasion, je me promets de le lire. Pour l’instant, cela reste « sa » révolution. Que de fougue communicative et d’idéalisme juvénile – sans regard négatif, car je l’envie… Je symbiose avec toi, Pierre-Yves; je te serre dans mes bras idéologiques et je te dis que cela fait longtemps que j’ai sauté du train, du train train de l’exploitation quotidienne de notre mine du moi, du mime de soi comme un nombril à ciel ouvert… Ou, en d’autres mots, comme l’exploitation forestière du soi au lieu du Soi… Ou, comme le compostage du soi, vous connaissez ? Eh oui ! Même communion terrestre, cher camarade… Cependant, ma révolte s’incruste plus résolument dans le faire avec, car si je saute du train, ce n’est que moi qui se cassera la gueule; j’ai déjà tenté l’expérience à la fin de mon adolescence… À moins de faire un ordre du jour, l’ordre en plein Jour de la terre, pleine de terre contaminée… à décontaminer. Je garde espoir ! C’est dans cette action d’épuration que l’on se rejoint mon frère… universel. Le danger, pour tous, étant d’être universeul.
Voici le lien que j’ai trouvé, je crois, avec la table mise par la Dre Suzanne King : la spiritualité. Madame King nous a entretenus du stress prénatal, par exemple, des enfants nés à la suite de la crise du verglas, comme une des causes des maladies mentales. Cet écho a fait jaillirchez-moi la «nécessité d’avoir au-dessus de soi un signe souverain qui nous garde dans un état d’humilité salutaire » de Pierre Vadeboncoeur. Cette spiritualité énoncée aussi par Rick Kool selon l’avis du Dre King. (Je dois la croire sur parole car, ayant un anglais approximatif et en manque de service d’interprétation simultanée – il n’y avait plus d’appareil disponible, il semble que ce dernier a donné le ton au désespoir réaliste des jeunes face à la situation objective de la planète en relation avec l’espoir spirituel nécessaire à l’amorce d’un mouvement individuel et collectif.) Personnellement, je retiens l’attitude d’humilité salutaire face aux capacités humaines de gérer notre planète. Je ne serais pas surpris d’apprendre que le « Tasse-toi mononc!, c’est à mon tour » cette pub choc de Wolkswagen, soit le produit de spécialistes dans la cinquantaine. Sinon, c’est la reprise de cette attitude caractéristique de la révolution tranquille au Québec ou de mai 68 en Europe. Je ne ferai pas le discours du Ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain… Aujourd’hui, on ne jette pas le bébé, on le baigne soigneusement dans l’eau infectée par les algues bleues !
Je vous avais prévenus que je prendrais mes lunettes professionnelles… Eh bien ! J’ai retrouvé les axes d’intervention de notre spécificité spirituelle dans les questionnements du colloque : Définir et assumer une vision du monde cohérente et mobilisatrice; Se donner des raisons de vivre. Puis des pistes d’actions dans notre spécificité de l’engagement communautaire : Découvrir l’interdépendance des personnes, des peuples et de l’univers; Bâtir un monde juste et inclusif. Pour n’en nommer que quelques uns… Lors de la ta table ronde avec madame Diane Pruneau, je me suis senti à la frontière de ma mission de pédagogue auprès des jeunes et de mon rôle de citoyen socialement responsable. Elle est professeure en éducation relative à l’environnement et elle a résumé en cinq points sa démarche pédagogique : Donner l’occasion d’agir; Souligner les réalisations; Offrir des modèles significatifs; Développer une pensée positive; Développer des compétences reliées à l’engagement pour un environnement durable. Quelle eau fraîche pour un bon bain chaud ! (Chauffée à l’énergie solaire selon la suite de mon imagination écologique). En fait, je venais de me dire, encore une fois pendant ces deux journées, que seulement pour cette activité, je me devais de faire partie de cette confrérie planétaire.
Affectueusement,
Jacques Noël
Animateur de vie spirituelle
et d’engagement communautaire
1. VADEBONCOEUR Pierre, Les deux Royaumes, Éd. de l’Hexagone, 1978.